Ça ne peut pas être un adieu.
Et boum, m'y revoilà.
C'était d'une telle évidence ! En posant les pieds sur la terre natale je savais déjà ; même si mon habitude des imprévus retenait l'affirmation définitive, je sentais bien l'envie de repartir, de revenir, comme un appel sourd au fond du cœur. L'été a filé, comme un battement de cils. Doux au démarrage, intensément vivant au milieu, et presque trop chargé sur la fin, imposant l'importance de faire des choix, enseignant la parfaite imperfection des choses. Déjà, j'étais de nouveau assise dans un avion. Le sourire aux lèvres, le cœur léger, sereine, confiante.
Pourquoi repartir ?
...
Pourquoi rester ?
...
Ce qui peut sembler étrange à d'autres me paraît évident à moi. Les normes se sont inversées, quelque part, entre deux voyages. Rester, m'installer, construire une bulle stable et sécuritaire... Pourquoi pas ? Ça n'a rien de mauvais, en soi, bien sur, ça a du sens, alors pourquoi pas ?... Parce que mon cœur ne dit pas oui à cette idée. C'est aussi simple que ça ! Pour moi, aujourd'hui, ce qui tombe sous le sens, ce qui est normal, c'est simplement que chacun s'autorise à vivre comme il le veut. Pas comme on est sensés le faire. Pas en étant dirigés par les peurs basées sur des "et si". Pas en écoutant aveuglément les autres. Juste en s'écoutant, soi. C'est pas forcément facile tous les jours... Parfois ce qu'on veut vraiment va à l'encontre de la raison, à l'opposé de la logique. Parfois ça fait peur. Parfois ça coupe de certaines choses. Parfois c'est flou, parfois on se trompe. Mais à force d'essayer, je crois que ça devient de plus en plus évident. Peut-être qu'un jour j'aurais envie de rester quelque part, de me sédentariser sans penser à repartir... Qui sait ? Si ça arrive, tant mieux. Si ça n'arrive pas, tant mieux. Dans tous les cas, tant que je m'écoute, je serais heureuse.
Dans l'avion qui traverse l'atlantique, j'ai la certitude profonde que tout est parfait.